Couteaux à Dents

L’univers industriel coutelier d’aujourd’hui, toutes marques confondues, propose aux passionnés que nous sommes un très large choix de lames, qu’elles soient fixes ou pliantes.
Elle donne également la possibilité de choisir entre des lames lisses ou pourvues de dents connues sous le nom de serrations. Ces découpes particulières d’une partie ou totalité de la lame offrent un mordant certain. Mais face aux lames qui en sont dépourvue, possèdent-elles l’efficacité et surtout l’utilité que l’on est en droit d’attendre de pareil profil ?
Il est néanmoins important de préciser, comme vous le savez sûrement, que tout dépend de la forme et aussi et surtout de l’acier utilisé pour la fabrication de ces lames.
Mais dans l’usage, la pratique de tout les jours, ces lames dentées donnent elles un véritable avantage face à leurs consœurs qui en sont dépourvues ?
Je soulève ici une question que l’on retrouve finalement assez souvent dans l’univers qui nous occupe tous. Mais je ne saurais vous apporter ici rien d’autre qu’un avis personnel, bien loin des professionnels de la question. Et il n’est en effet pas question de remettre ici en cause l’aspect marketing des industriels et ou de l’aspect pratique revendiqués par ceux-ci. Cet avis reste donc une réflexion personnelle de l’usager quotidien que je suis.
La vocation première d’un couteau quel qu’il soit est de couper (forcément), mais quoi, dans quelles conditions, pour quels usages ?
Grand passionné de forme tanto, je n’en reste pas moins très attiré par les lames de formes plus traditionnelles. Ne soyez donc pas étonné de la présence dans cet article de couteaux tanto comme d’autres. Le but étant ici de vous apporter le résultat d’usages de lames partiellement ou totalement serrated.
Le but de cette revue se veut avant tout interactive, sans doute un peu plus que d’autres, dans la mesure où elle appelle les uns et les autres à porter un avis d’utilisateur et ainsi de diriger nos âmes d’amateurs vers l’usage et/ou achat de lames portant ce type de dents.
Pour finir, je ne parlerais bien entendu que des lames que je possède et dont j’ai largement utilisé voir abusé leurs pouvoirs de coupe sur différents matériaux y compris les plus tendres. Ce qui poussera un peu plus vos avis face aux couteaux que vous possédez vous même et donc forcément, vos impressions d’usage seront les bienvenus.
Mon travail sollicite durement les lames que j’emploie du fait de la présence d’un nombre important de carton, plastique d’emballage, feuillards plastiques de fort gabarit, Scotch… Et bien d’autres choses très agressive pour le fil de la lame. Les tests seront principalement axés sur ce type d’utilisation et quelques autres plus pertinentes…
Il convient de souligner que la présence de serrations est faite pour augmenter la polyvalence d’une lame. Celle-ci doit en effet pouvoir s’acquitter de tâches rudes sur des matériaux variés. L’intérêt est double, puisqu’il est autant visuel qu’utile (logiquement).
Comme beaucoup de chose dans notre monde moderne, certaines mécaniques courantes s’affichent avec des options, comme les montres analogique par exemple qui arborent des chronomètres au 100 ème de seconde prés, comme si nous étions des coureurs automobile chevronnés… Mais là n’est pas la question… Quoi que !

A bien y regarder, la grande majorité des lames possédant ce genre de dents, l’est du fait de leur caractère professionnel, pour ne pas dire plus, dont elles sont issues, ou pour lequel elles ont étés conçues et qui finalement se retrouvent très largement répandus afin de faire profiter un plus large public.

Cette façon « de montrer les dents » n’épargne aucun industriel. Il existe du reste de nombreuses versions où il est possible de choisir la forme de sa lame pourvue ou non de serrations…
Qu’elles soient fixes ou pliantes, beaucoup n’échappent pas à cette façon de retrousser les babines et d’arborer ainsi un râtelier sur tout ou partie de la lame, rivalisant de plus d’un intérêt particulier afin d’apporter à ces dents de requin le plus fort mordant possible…

Il est d’ailleurs intéressant de regarder à quel point ces dents rappellent en nous un instinct primitif de retenue. Les amateurs que nous sommes ne peuvent retenir la force qui nous pousse à poser nos pouces délicats sur les tranchants de tout les couteaux que nous rencontrons, comme pour en saisir certes le tranchant, mais aussi le léger frisson lorsque nous en rencontrons certains si affûtés qu’ils nous entaillent si légèrement sans faire couler de sang que nous en oublierions à quel points un couteau est dangereux.
Pourtant, combien sont prêts instinctivement à poser ce même pouce sur ces dents présentes sur certaines lames ?
C’est dire si notre instinct assimile dents à douleur. Certes, mais valent-elles vraiment de les craindre ou les admirer autant ?

La firme CRKT est sans doute la plus prolifique dans le milieu de l’industrie du couteau. Rien que cette année, pas moins de trente modèles ont vu le jour. Beaucoup deviennent plus urbains, mais beaucoup encore conservent des serrations sur le premier tiers de la lame. Cela s’explique assez facilement, c’est précisément à cet endroit où la force, la pression, est la plus importante ! Appuyée ou tirée, la lame permet sur ce premier tiers d’augmenter le mordant déjà conséquent des dents.

Le plastique de bouteille, fin, se coupe avec la plupart des couteaux à lames lisses, sans aucunes difficultés. Il faut parfois faire une série de va et viens pour la découpe. Avec des serrations, cela est inutile. Il suffit de percer la bouteille amener les dents au point de découpe et pousser en tournant légèrement la bouteille pour la voir être parfaitement découpée, sans que la lame ne soit déviée !
Cela fonctionne avec toutes les lames équipées de dents que je possède.

Du dessin des serrations, de la nature de l’acier, de la disposition des dents, de la hauteur de celles-ci, de beaucoup dépend le pouvoir élevé ou non de la coupe ! De tous les tests effectués, parfois durement, la gamme Spyderco tient incontestablement le haut du pavé !!
Rien ou presque ne résiste à la marque à l’araignée, même si sur certains matériaux, un CRKT M1 s’en tire mieux, comme sur les feuillard d’1 cm de large, doublé avec du nylon !

Et ce n’est pas parce que l’on est petit que l’on ne mord pas plus fort que les autres bien au contraire !
Le Ladybug, lame serrated en VG 10 se permet même des exploits insoupçonnés ! Couper un feuillard de 3 cm de long pour presque 2 mm d’épaisseur doublé de nylon en double pour le maintien de caisse en bois, et ce de façon immédiate sans à coup, net d’un trait !!! Chose que les autres gros ne font pas ou très mal et avec beaucoup d’effort !!

Mordant extrême ? Oui ! Les dents coupent tout ou presque quel qu’en soit la marque et/ou le type de lame ! Toute catégorie confondue, le bois, vert ou sec, le plastique (même supérieur à 2 mm) la moquette, le fil électrique trois brun, les emballages plastique, le carton (même épais), le papier, le lino, le caoutchouc, le pain, les agrumes… Pour la viande, oubliez, vous n’en feriez que de la charpie, les légumes, parfois, les pommes de terres, peler une orange ou un citron proprement sans se couper, les cordages minéral ou synthétiques, la drisse, le cordage de rappel…
L’ardoise ! Le métal de faible épaisseur comme les conserves ou canette de boisson gazeuse ou non, la table basse du salon de mes parents, le siège d’une voiture de haut en bas (à la casse bien sur avec l’autorisation d’un ami), la mousse expansée…
Bref… Les dents coupent tout ou presque ! Sans vraiment s’émousser !
Mais la question est : en avons nous vraiment besoin ? Je vous la pose, comme je me la suis posé et que je ne me la pose plus…
Merci de vos impressions et commentaires qu’ils soient bons ou mauvais.

leonidas

Pourquoi un couteau ?

Halte aux idées reçues !


Comme je l’explique rapidement dans ma page d’accueil, le couteau véhicule aujourd’hui une image négative de violence, une sorte de perversion. C’est totalement idiot… même si certains « amateurs » sont des gros « mythos »… aux croyances stupides qu’il est nécessaire de combattre (du style : la taille de la lame est proportionnelle à la taille du p…, ainsi qu’à la cylindrée de la voiture et à la puissance de l’autoradio qui est dedans).
Pourquoi est-ce un mythe, cette image de violence ?

Réfléchissez : vous utilisez un couteau plusieurs fois par jour :
à table, au boulot (cutter, coupe papier…) et ainsi de suite. Ce n’est pas pour cela que vous êtes un dangereux maniaque !

En effet le couteau est a priori le premier outil (un vrai : pas le bout de bois qui sert de massue) que s’est approprié l’homme sous une forme basique :

Un outil, c’est quelque chose que l’on façonne pour un usage voulu, enfin je crois.
Depuis l’homme a peu évolué :
Et a toujours besoin de couper, trancher et autres choses qu’on ne peut faire avec des mains nues.
Avec le temps, les outils se sont spécialisés, les couteaux aussi :

  • à beurre

  • à pain
  • de boucher
  • de chasse
  • à huître
  • d’électricien
  • de peintre…

Il en va de même pour les personnes qui vivent dans des conditions particulières, dans des milieux difficiles voire périlleux. C’est ainsi qu’est né le concept de couteau « tactique« . Le terme tactique ne désigne pas que des situations de combat, mais aussi des cas d’engagement en zone particulière, avec des usages extrêmes.

Exemples :

  • vous êtes pompier, sur l’autoroute, où des abrutis roulent trop vite, vous intervenez sur un accident. Dans une voiture qui commence à prendre feu, un passager est bloqué par sa ceinture de sécurité. Votre rêve est d’avoir à porter de main un outil qui tranchera en un coup la ceinture !
  • vous êtes en plongée à 20 mètres de profondeur, pris dans un filet, que faire? Et ainsi de suite…

(© SIRPA Terre)

Or, avec les technologies récentes (aérospatiale, informatique, laser, matériaux synthétiques…), la coutellerie a subi une profonde révolution : apporter une réponse à chaque cas. Même si des couteaux traditionnels et basiques sont toujours d’actualité (cf. le Piémontais et Qwertzu), chacun peut trouver maintenant chaussure à son pied, comme dirait Cendrillon. Chris Reeve et Fred Perrin ne travaillent que selon ce principe.
Les matières, les montages, les systèmes d’ouverture et de fixation sont fait pour s’adapter à toutes situations. Et c’est passionnant.


NUANCE
Le couteau est aussi une arme. Il ne faut pas le nier. Pour faire simple et avec beaucoup de raccourcis, comme toutes les armes, ce n’est pas l’objet qui est dangereux, mais celui qui le tient.
Un couteau de cuisine est une arme entre les mains de quelqu’un décidé à faire le mal !
Un Tanto est inoffensif entre les mains d’un collectionneur averti…
Pour ma part, je déteste les couteaux automatiques (à lames bondissantes), appelés couramment « crans d’arrêt » ; ils sont associés dans mon esprit à des comportements… répréhensibles. Vous aurez remarqué aussi que je ne parle pas des baïonnettes, car pour moi ce sont des lames à usage exclusif et qui sont la plupart du temps pas bonnes à grand chose d’autre, à de rares exceptions près.
DONC
J’ai créé ce site pour les personnes qui ont l’utilité d’un couteau un peu spécifique, pour les passionnés et les néophytes qui veulent se choisir un bon couteau
JE NE PARLE PAS D’ARMES MAIS D’OUTILS !!!


PSYCHO masculine
C’est vrai que le couteau est d’une symbolique quelque peu « phallique », c’est aussi le symbole du chasseur/guerrier. Donc en dehors de la cuisine (ce qui est très dommage) les femmes utilisent peu les objets tranchants. Le couteau est un objet très masculin dans nos sociétés
Souvenez-vous de ces vieux bergers qui travaillaient et mangeaient avec leur couteau (c’est l’origine du Laguiole entre autres).
Le chef de famille donnait le signal de la fin du repas en faisant claquer la lame de son couteau pliant. Ces mythes et ces identités culturelles très fortes se retrouvent partout : 

  • Poignard traditionnel porté dans la chaussette par les Ecossais en kilt
  • Puuko des Lapons à port permanent
  • Les kukris des Gurkhas 
  • Facon des Gauchos argentins
  • Poignards ouvragés des Bédouins..

Même Tarzan, en pagne, a un couteau ! Ainsi que Rahan.


(© Ed. Vaillant)

(© MGM)

On retrouve cet aspect basique dans une expression courante, quand vraiment on est dépourvu de tout et que l’on n’a plus rien d’autre : « ne plus avoir que la b… et le couteau« .
Il y a donc un côté affectif à l’affaire.
D’après un psychiatre, le stade suivant est le collectionneur. Dans cette étude, il caractérise les collectionneurs de couteaux comme des personnes plutôt calmes, aux personnalités marquées par les mythes identitaires et très attirés par les femmes. Ne souhaitant pas transgresser les interdits (cela fait partie de leur psychologie de base), ces individus préfèrent collectionner les couteaux plutôt que les femmes (sic…) en signe d’une virilité affirmée et conquérante et tout et tout…


PSYCHO féminine
C’est vrai que le couteau est d’une symbolique quelque peu « phallique », c’est aussi le symbole du chasseur/guerrier. Donc en dehors de la cuisine (ce qui est très dommage) les femmes utilisent peu les objets tranchants. Le couteau est un objet très masculin dans nos sociétés
OUI JE SAIS J’AI FAIT COPIER/COLLER ET ALORS ?
Les femmes sont très peu attirées par les couteaux en général. La plupart ont même une trouille bleue des couteaux. Un étude de la police new-yorkaise dans les années 80 avait prouvé que la plupart des agressions contre les femmes se déroulaient à l’arme blanche. D’où par la suite des séances de « désacralisation » du couteau dans les cours de self-défense pour femme.
C’est naturellement lié à tout ce que j’ai développé précédemment. Aussi ai-je remarqué que les femmes qui adorent les couteaux ont généralement des personnalités assez fortes, avec un grand esprit d’indépendance surtout (mythe des amazones, de Diane la chasseresse…).
Enfin je ne connais, à l’heure actuelle, qu’un seul couteau créé par une femme pour des femmes, il s’agit du Ladyhawk des Masters of Defence.
Aussi suis-je en train de mener une étude pour créer un couteau purement conçu par des femmes en faisant un large sondage. Si vous êtes une femme et que vous avez une idée précise de ce que vous voulez, alors écrivez-moi
Voilà, voilà, voilà…
Ben, c’est à peu près tout ce que j’avais à raconter.
Y’s’fait tard.
Y’a quoi à la télé ce soir ?
Et quand est-ce qu’on mange ?

N:B: Une émission éclairante sur le sujet existe. Il s’agissait d’un documentaire suisse, produit en 1996, diffusé sur ARTE en 1997, consacré aux collectionneurs de couteaux suisses, en Suisse et aux États-Unis. L’occasion de voir des collections de 2000 pièces…

Je suis persuadé qu’il s’agit de ce reportage avec le commentaire du psychanalyste :

18. (4605 – 4858) Le couteau suisse expliqué par le psychanalyste Marcel Czermak.

Avec ce commentaire :
« Le couteau est le premier outil de l’homme, c’est le premier cadeau qu’un enfant reçoit de son père ; il apaise l’angoisse, c’est un objet contra phobique ; il est symbole de fécondité et de transmission ; c’est un anti-couteau. »

La fiche complète était là : www.tv5.org/TV5Site/upload_image/app_fp/fiche_complete/lp96.pdf

Je ne la trouve plus, ni la vidéo.

Si quelqu’un peut m’aider ?