Victorinox, Cologne

Dans le cadre de nos sorties culturelles de la Toussaint ou d’Halloween – au choix – nous avons jeté notre dévolu sur Cologne cette année.

Et là… divine surprise, à deux pas de la cathédrale, le temple du couteau Victorinox

Il y a tout sur deux étages, y compris les séries limitées et les nouveautés.


Il y a même un atelier pour se faire fabriquer son couteau suisse sur mesure.
Accueil chaleureux par un personnel compétent et professionnel. C’est la principale attraction de la ville !

Après vos emplettes, ne manquez pas la splendide cathédrale, quand même….

Bonne nouvelle, à Cologne on ne boit pas que de l’eau mais la bière locale, la Kölsch :

Dans des taverne aux charmes délicieusement surannés :

Quant à l’eau, on en trouve là :

Il y a même une fontaine qui coule en permanence :

La marque tire son nom du numéro de la maison, 4711 :

Numéro attribué par l’administration des troupes nalopéo, lamponéo, nanopélie, des troupes françaises. C’est pourquoi, aux heures pleines, le carillon entonne la Marseillaise :

Carillon 4711

En tous cas, je ne suis pas rentré bredouille de ce joli voyage rhénan car j’ai acquis ce magnifique Victorinox Pro Hunter Alox sur lequel je louchais depuis longtemps.



J’en ferai une revue quand je l’aurai bien testé et que je trouverai la motivation…. On va dire après les prochaines vacances ! 

Couteaux : Etymologie de quelques substantifs de base.


Pour une fois, un article avec peu d’images.
En latin, couteau se dit culter, cultellus signifiant « petit couteau » :


Notre actuel mot français couteau est l’héritier du diminutif cultellus (prononcer « coultèlous ») : la voyelle finale est tombée au 7e siècle de notre ère, le se transforma en, ce qui donna coltel.
Puis les  qui suivaient une voyelle et précédaient une consonne se vocalisèrent en . Ainsi, en français moderne, on dit encore de nos jours « un bel objet » et « un beau vase » ; de la même façon, coltel devint couteu (prononcer « co-ou-té-ou » en liant les voyelles).
Je ne me souviens plus des raisons philologiques qui firent que le « éou » final est devenu un « o », mais cela me reviendrait sans doute si vous me menaciez de me priver de mes M16.


Donc, petit cultellus est devenu grand couteau

Poignard remonte à poignal, qui remonte lui-même à un adjectif du latin populaire pugnalis (de pugnus «poing») «qu’on manie avec le poing», sur le modèle de manualis «qu’on tient dans la main». Le mot signifie aujourd’hui  :

Arme blanche à lame courte, assez large, tranchante et effilée à son extrémité, garnie d’un manche.
Définition à comparer pour ses différences avec celle du couteau
Instrument tranchant formé d’une lame emmanchée de forme et de longueur variables.
On voit qu’il manque ici la notion de longueur : une épée à deux mains est-elle un couteau ?

 

Quant au mot dague, à en croire les autorités compétentes, il n’a pas aujourd’hui d’origine certaine (peut-être celtique),  mais elle se définit de la sorte :

Poignard ou épée courte en usage du Moyen Âge au XVIII siècle, dont la lame aiguë et plate pouvait pénétrer au défaut de la cuirasse et à travers les cottes de maille.


Selon ces définitions (d’un excellent dictionnaire de français en libre accès sur la toile), le mot couteau est donc générique, un peu comme knife en anglais, si ma mémoire est bonne.

 

Voilà ce que les ancêtres nous léguèrent linguistiquement avec l’objet de notre intérêt qui, selon ma terminologie personnelle, s’appelle coutel plutôt que coutal, étant bien entendu qu’il s’agit d’un choix, non d’autorité, mais de langue : si le mot ancien avait été *coutal, on aurait aujourd’hui le mot coutau, et non le mot couteau
A tous, un bon week-end.

 

 



Nicolas

Couteau Eric Plazen Perso conclusion


Rodie ou parodie ?

Comme je l’ai déjà écrit, ce couteau est le fruit de choix radicaux, c’est un couteau extrême. Pour obtenir une qualité de coupe très rare avec une forte puissance, il a été optimisé pour couper et rien d’autre.
Voici le dernier test. Je ne l’aurais pas fait avec d’autres lames et je l’ai soigneusement aiguisée sur une pierre de coticule avec un passage sur le cuir en final.
Un Plazen peut-il concurrencer un rasoir à main avec trois, quatre, cinq et pourquoi pas six lames ?

Préparation

Là, vous êtes en train de vous dire : « Noooonnnn ! Il n’est pas assez ***** pour faire ça ! ».
Si, si, je vais le faire. C’est ce qui s’appelle avoir le couteau sous la gorge…

Mention légale : ce qui suit n’est ni un exemple, ni un challenge, ni un défi. Il vous est formellement et fermement déconseillé de tenter de reproduire en tout ou partie ce qui est montré dans les vidéos.

Rase1

Cela fonctionne très bien. Aussi en prise inversée.

Rase2

Y compris dans les endroits sensibles.

Rase3

Je sais, c’est complètement idiot mais l’idée m’a fait rire. En tous cas cela rase parfaitement. Gilsonic devrait en prendre de la graine. C’est juste que c’est plus long et beaucoup, beaucoup moins sécurisé.

Tactique ou pas ?
Le Perso n’est pas un couteau à « vocation » tactique, tant par le choix des matières (cuir, bois, acier) que dans les options d’émouture. Mais je ne connais que très très peu de couteaux qui coupent aussi fort et aussi longtemps. Il faut prendre le temps avec ce couteau, pour le sortir et le rentrer dans l’étui, en user avec précaution, l’entretenir.
Alors, il est légitime de se demander pourquoi Eric Plazen ne remplace pas le bois par du G10 ou du micarta, le cuir par du Kydex. Pourquoi ne pas mettre une garde ? Une émouture plus basse avec un tranchant plus épais serait moins fragile. C’est possible. Mais ce couteau ne serait plus un Plazen…
Cela me rappelle une excellente anecdote qui résume bien le fond du sujet.

J’étais à la table de David Lespect lors un salon de couteaux, on papotait tranquillement. Un client arrive et examine les couteaux de David.  Il discute des qualités des uns et des autres. Et il pose la question suivante : « Pourquoi vous ne faites pas de couteaux tactiques ? »
Et David Lespect répond paisiblement : « Parce qu’il y a d’autres couteliers qui le font beaucoup mieux que moi. Et je préfère développer mon propre style. »

Ite missa est.

De toutes façons, ce n’est pas le couteau qui est tactique, c’est celui qui le tient. Ça, c’est Fred Perrin qui l’a dit.

I had a dream
En marchant, j’ai le temps de penser. Et en réfléchissant à tout cela, en associant les idées, je me suis mis à avoir un projet, fort improbable.
En parlant de David Lespect, je me suis dit qu’un de mes couteaux pliants qui coupe aussi bien qu’un Plazen est le Frameness :

Emouture plate quasi intégrale et haute, finissant sur un tranchant légèrement convexe. Ouverture tranquille… Un style très reconnaissable.
Deux hommes différents, deux forgerons-couteliers très différents mais une même approche « philosophique » ?
Et si on mettait une lame de Plazen sur un manche de Lespect ?
Cela donnerait cela :

Il s’appellera le Xpectzen. X pour projet, Lespect-Plazen. Si vous le prononcez à l’anglaise, cela donne « Expect Zen », traduction « Attendez-vous à du zen ».
Si jamais cette collaboration devait voir le jour, j’en réserverais, en pré-production, une caisse de douze.
La promenade le long de la rivière s’achève. Un vieux moulin tourne encore.

Moulin…

J’espère que vous avez eu autant de plaisir à me lire, que moi à écrire et à me balader. Il n’empêche que je vais la proposer, la collaboration. Xpectzen, ce serait le top ! Non ?

…qui tourne.

Couteau Eric Plazen Perso « tests »

Une promenade de Lutin et Calvaire

Voici venu le temps des « tests ».
Compte tenu de ce que nous avons vu dans l’épisode précédent, il est évident qu’Eric Plazen a fait des choix radicaux tant pour l’acier que pour la géométrie de la lame. L’émouture abouti sur un fil rasoir dans un acier ultra-pur mais qui peut casser. Donc, avec ce couteau il n’est possible de ne faire qu’une seule chose : couper et rien d’autre. Ce n’est pas une barre à mine, ni un tournevis, encore moins une machette, une hache, ni une pioche.
Si je plantais la pointe dans le bois et que j’exerçais une flexion, la pointe casserait. Je ne vais pas vous faire la démonstration, rassurez-vous. Ce serait idiot et peu respectueux du travail de M. Plazen. De même, si vous prenez un gros clou et que vous tapez avec un couteau en acier moins dur, vous créez un méplat, un arrondi. La matière s’est « tassée », c’est rattrapable. Si vous tapez un clou avec ce couteau, il y a une forte chance que le fil casse, qu’il se crée une « dent », c’est à dire que la matière soit partie. Là, c’est plus ennuyeux.

Du bon usage du couteau
Les vidéos et les photos ont été réalisées pendant plusieurs jours, elles ne sont pas forcément présentées dans l’ordre chronologique. Je n’étais pas satisfait du résultat de certaines séquences et j’ai dû les recommencer. Vous verrez pourquoi…
Avec les appels à la précaution répétés que j’émets, vous allez finir par vous dire que c’est un couteau à mettre sous verre ou uniquement fait pour couper du foie gras le soir de Noël sur une planche de polystyrène montée sur silent blocks. Il n’en est rien. On peut en user et en abuser tant qu’on coupe. Et ça, je peux vous dire qu’il sait le faire.
J’ai donc repris le chemin de la rivière.

Lieser

Et là, que vois-je ?

Oh! La belle truite !

Pas de problème, le bois est tellement imprégné d’huile de lin qu’il est à peine mouillé. Un bon séchage à la sortie du bain et tout va bien. Car le SC145 et le vieux fer rouillent, donc il faut entretenir ce couteau.
Comment ça coupe ? Un arbre est tombé. Bois très dur. Certainement, je ne suis pas sûr, un hêtre. Ou pas hêtre, telle est la question.

Copeaux

Cela coupe fin, très très fin comme un scalpel.
Après plusieurs tests de coupe, le même jour, le fil est toujours parfaitement intact.

Passons au test suivant. Quitte à faire des copeaux autant que cela serve. Les versants n’ont pas encore évacués les pluies des jours précédents, tout est détrempé.

Mouillé !

Quand tout est mouillé comme ça, c’est plus difficile de démarrer un feu. D’où la technique des copeaux : il faut racler un morceau de bois, si possible résineux, pour faire des copeaux. De cette manière, on atteint le bois sec à l’intérieur. En plus c’est ventilé et très fin. Ca démarre bien.
Jusqu’à ce que j’essaye de le filmer. Parce que pour trouver le bon endroit, avec la bonne lumière, le bon angle du couteau, de la branche et de l’objectif, j’ai ramé. Exemple.

Raté !

Mais, on va le faire.

Hérisson

Une fois fini, cela donne cela. Mais on peut faire encore mieux.

Hop ! Un coup de briquet tempête.

Allumage

Quelques secondes après, on obtient un feu que l’on peut entretenir.

Feu…

Sur le sentier
Après avoir consciencieusement éteint le départ de feu – je vous laisse imaginer comment – j’ai repris la progression de la tactique du danger ultime.

Je porte le couteau à la ceinture au bout d’un lacet en cuir, ça ne bouge pas tant que cela.

Dangler

Parfois, toujours accroché à la ceinture, je le glisse dans la poche. C’est nickel.

Le temps d’admirer les orchidées sauvages  Balsamines de l’Himalaya…



…on passe aux coupes en force.

 Cogne…

L’ergonomie du manche et la puissance de coupe se révèlent pleinement. Et le fil est toujours intact.


Fil intact

Les coupes à la volée ne sont pas le domaine de prédilection de ce couteau. La lame est un peu courte et le poids, donc l’inertie, sont limites. Mais ça coupe les ronces et les arbrisseaux net, Très net…

Tchak !

L’intérêt de la vidéo suivante est le peu de force que j’ai employée. J’ai à peine donné un mouvement de poignet.

Ronce

Si Eric Plazen fabriquait un Katana un jour, on pourrait obtenir des résultats surprenants…

Et les autres tests ?
Passage obligé à la cuisine, avec sa fameuse tomate de la mort qui tue.

Tomate

Là où le Perso est le meilleur, c’est sur la viande. Normalement une tranche de rôti de porc froid explose sous la lame. Ce n’est pas le cas.

Kässler

Ce couteau, il va bien. Je précise que je ne l’avais pas aiguisé avant de couper la tomate et la viande.
Je vais continuer à m’en servir dans les jours qui viennent avant de rédiger l’épisode 4, final, avec le test ultime, dont le thème sera : tactique ou pas ?
En attendant, je suis très déçu, il n’y a quasiment pas de mûres, que des champignons moches. Je n’ai vu que très peu d’animaux, surtout des rapaces et quelques mulots. Au mois d’août, j’avais vu renard (argenté !!!) et biches.

Couteau Eric Plazen Perso suite

Un pont vraiment trop loin


Il pleut des chats et des chiens…

Fortes rafales de vent, foudre et pluies. Pas gâté par le temps… J’ai donc profité de la journée d’hier pour réaliser des photos des caractéristiques du couteau en indoor. Il ne faut pas forcer le destin.
Le temps plus clément d’aujourd’hui m’a cependant permis de capturer quelques vidéos. Enfin, plus clément, faut le dire vite…

Quel temps…

Anatomie du Perso

Je vais à l’essentiel. Je m’appesantis sur les détails importants.

Longueur totale presque 22 cm
Longueur de lame : 102mm

Longueur de manche : 115 mm


Couteau très équilibré et pas lourd : 155 g et 275 avec l’étui.
Lame sandwich en acier SC145 au milieu et vieux fer sur les côtés.

Le SC145 a été produit pour Achim Wirtz par une entreprise allemande. Il contient 1,45% de carbone, du fer et c’est presque tout. D’où SC pour Super Clean.

1,45 % de carbone, c’est énorme, techniquement on pourrait dire que cela s’approche de la fonte (2%). Et la fonte ça coupe mais ça casse.
La lame fait environ 5 mm d’épaisseur avec 2 mm de SC145 et 1,5 mm de part et d’autre de vieux fer. On voit nettement le sandwich sur la photo.
Tout les détails du SC 145 sur ce merveilleux site de référence : www.zknives.com/knives/steels/sc145.shtml

Il coupe d’autant mieux que la lame est très haute – 32 mm à son plus haut – avec une émouture plate quasi-intégrale qui finit sur un tranchant très légèrement convexe et un fil de rasoir du Barbier de Séville.


Sur des photos prises à réception, on distingue mieux l’émouture et le tranchant, ainsi que la délimitation entre le vieux fer et le cœur en en SC145


La lame se poursuit sur une soie traversante matée sur une rondelle au talon du manche.

Celui-ci est en buis clair très beau et légèrement veiné.
L’arrière du manche a une ergonomie qui permet le bon positionnement du petit doigt et de la paume de la main.

Mais surtout, l’innovation du perso, c’est d’avoir un manche épais et cylindrique à l’avant. Cela prévient en très grande partie un glissement involontaire de la main vers l’avant et donc sur la lame. Si Eric Plazen – himself – a opté pour ce design, c’est qu’il y a bien une raison !


Certains apprécient moins l’esthétique du couteau ainsi modifié, c’est vrai cela fait moins scandinave. Mais c’est très efficace. Je pense qu’Anzio confirmera.
Les prises en main sont efficaces et agréables.
Prises en main

Bon, allez…. une petite pause. Clope, café (faut que je vous parle de mon mug Camelback). Heureusement les forêts allemandes sont parsemées de huttes et de refuges.

Et croyez-le ou non, c’était ouvert et les tas de bois étaient prêts pour le prochain feu. La Germanie a du bon…
On reprend !

Le couteau est livré avec son étui propre (à lui, pas pas sale) : c’est du sur-mesures, pas du prêt-à-porter. Long de vingt centimètre environ, le couteau s’y loge à la perfection. La rétention est bonne. La couleur est belle.


Un rabat de cuir forme un passant de ceinture.

Pour ma part, je préfère le prolonger par un lacet de cuir pour un port à la scandinave car c’est plus facile de l’en extraire et de l’y faire rentrer. Certes l’étui ballote le long de la jambe mais une introduction en biais de la lame est plus facilement évitable. Car si cela devait arriver, vu le pouvoir de coupe du coutal, l’étui serait proprement cisaillé sur un des côtés.


Ça fonctionne à merveille et le « clop » d’engagement est rassurant.
Etui

Ultime et énorme avantage : si vous partez faire du trek en Papouasie-Nouvelle-Guinée, cet étui vous permettra de faire couleur locale avec les autochtones en l’utilisant comme étui pénien. Pas jusqu’au fond, à moins d’être un castor…

Malheureusement…
…on ne peut pas encore transmettre les odeurs par internet ! Or, l’un des aspects vraiment séduisant de ce couteau, c’est qu’en plus il sent bon ! Odeurs du cuir, du buis, le tout imprégné d’huile de lin complètent les plaisirs du touché et de la vue. Ce couteau est sensuel…

Et Heureusement !

Il découle de cette description, compte tenu du type d’acier et de la géométrie de la lame, que ce couteau coupe très très fort mais qu’il faut faire attention au tranchant et à la pointe. Par exemple il ne verra jamais le fond de mon assiette. Pour cela, j’ai un excellent couteau pliant de Pierre-Henri Monnet, en XC75, bien trempé, résilient et facile à aiguiser.


Si ça ce n’est pas une épreuve ultime de survivalitude !

Le prochain épisode visera à montrer que le Perso est un couteau très solide et extrêmement puissant mais que cette puissance oblige à un bon usage.

Couteau Eric Plazen Perso

Eric Plazen est un magicien

Je lui dois bien une petite histoire comme je les aime. Elle sera en plusieurs épisodes. Je l’espère modestement instructive et surtout divertissante.
Je n’avais pas acheté de couteau depuis des lustres. Mais je voulais acquérir un modèle très particulier de M. Plazen et Nontron l’a permis. Il s’agit du Perso puisqu’à l’origine Eric Plazen l’a conçu pour lui.
En vacances prolongées malgré des recherches frénétiques de hobbies d’emplois, je suis en itinérance sur les traces de mes souvenirs et cela m’a conduit jusqu’au 50ème parallèle. C’est marqué sur la route !

Je me suis alors souvenu des vidéos hilarantes sur la toile où pendant 12, 15 voire 20 minutes les mains d’un commentateur, qui s’écoute parler, présentent un produit. Et que dire des situations de l’extrême mises en scènes ? C’est tellement aux antipodes de ce couteau que j’ai souhaité faire de même mais à l’envers : des vidéos courtes sans logorrhée, quelques photos, des essais en situation…

Une balade en quelque sorte.

Car la magie de ce couteau réside dans son aura tranquille, il invite à la promenade et à aller taquiner la truite. C’est difficile à exprimer mais les Plazen sont des couteaux anti-stress, avec lesquels on ne se presse pas, il ne faut surtout pas. Car ils coupent. Enfin, ce n’est même pas qu’ils coupent, c’est que je n’ai jamais vu quelque chose approchant le tranchant d’un Plazen. Parfois, ça fout la trouille tellement c’est fort. Cet aspect ambivalent est fascinant et il se retrouve aussi dans le fait que fil de cette lame est fragile. Fragile et fort, fragile est fort.

Le bois est sombre et invite au loisir
J’ai toujours été fasciné par les forêts de moyenne montagne avec du dénivelé, mais point trop n’en faut, et des rochers et des rivières, comme ça :

décor

J’aime les Vosges et la Forêt Noire et plus loin au nord, les Ardennes et leur prolongation en Allemagne, l’Eifel.

décor 2

Les lumières et les odeurs sont délicieuses, ainsi que les bruits de la rivière. Après plusieurs heures de marche exténuantes une bonne heure de promenade bucolique, on se rapproche de la rivière.

rivière

Il a beaucoup plu ces derniers jours d’où le débit de l’eau. Après le pont on découvre le vieux moulin.

 rivière 2

L’objectif stratégique le but est atteint : la cour de la bière ! Biergarten ! Malgré le danger qui guette, la soif est la plus forte.

C’est assez isolé, même s’il y a une route d’accès, et bien encaissé : pas de réseau téléphonique, c’est bien aussi !


Une binouze plus tard, il est temps de repartir, la lumière tombe.


marche

Et après le virage, un spot de lumière. A cette heure là, selon la position du soleil sur les versants, on a de belles couleurs.

Il est temps de faire quelques images de la bête.

perso

J’espère que celle-ci rend hommage à la beauté du couteau

C’est tout pour aujourd’hui
Dans les prochains épisodes nous verrons les caractéristiques du couteau et plusieurs tests seront conduits. Mais pour cela, il faut que je retourne affronter des dangers extrêmes me balader.

Couteau : fantasme et symbolique…

Avr. 10 25


© : ici


              La femme guerrière, sous les traits de Jeanne d’Arc, fit rêver Gilles de Rais, lui-même grand guerrier, qui tomba amoureux d’elle quand il combattit, à ses côtés, les Anglais. Il ne s’en remit pas  et devint le sinistre tueur d’enfants que l’on connaît au cœur de son château de Tiffauges.
              N’étant pas spécialiste, je ne traiterai pas de la dimension psychanalytique du couteau, encore qu’il y aurait sans doute beaucoup à dire, ce sujet est, en outre, traité là : a-couteaux-tires-zevillage.viabloga.com/news/pourquoi-un-couteau :

 


© : ici

 
Peter Pan a demandé à Wendy d’être sa mère ; en bon fils il la protège avec un petit couteau contre la longue épée du vilain capitaine Crochet…

 

 Je parlerai donc seulement de symbolique.

 

La pensée commune, inspirée de la psychanalyse quoique ny comprenant pas grand-chose, considère qu’un gros couteau, comme une grosse voiture, tient du fantasme sexuel.

 

Voyons un peu.

 

L’épée, qui est un couteau, symbolise la puissance émissive, dite masculine ou positive, complémentaire de la puissance attractive ou réceptive, dite féminine ou négative. Le soleil, par exemple, illustre à la fois la puissance émissive par celle de son rayonnement et la puissance attractive par sa force de gravitation.

 

Le symbole de Mars (une flèche sortant d’un cercle) est le symbole de cette force masculine, tandis que le symbole de Vénus (une croix sous un cercle) est le symbole de la force féminine. On les retrouve dans les symboles royaux, avec le sceptre (Mars) et l’orbe (Vénus), ou dans les armes du chevalier avec l’épée (qui émet l’énergie) et le bouclier (qui reçoit l’énergie). En géométrie, c’est la droite et la courbe

 

A la planète Mars sont également associés la couleur rouge, l’humeur sang et, ce qui commence à nous intéresser, le métal fer. Ainsi, le mot « fer » était synonyme du mot « arme » en ancien français : ne dit-on pas, de nos jours encore, tombé sous le fer, un déluge de fer et de feu, croiser le fer, etc. L’idée commune est donc d’amalgamer Mars au sentiment de violence et au caractère sanguin, c’est-à-dire emporté, ainsi que nous imaginons notre Enfer occidental : rouge, sanguinolent et violent :

 


© : ici

 

On y voit des couteaux et, bizarrement, des patins à glace.

 

Pourtant, lépée symbolise aussi la chevalerie :

 


© : ici

 

c’est-à-dire l’esprit de vigilance et de combativité, la fermeté face à l’adversité, ainsi que la droiture. Dans le monde contemporain, les arts martiaux me semblent représenter le mieux la pérennité de cet esprit chevaleresque qui met la force au service du bien et de la compréhension des autres. Lépée sutilise avec les mains, lesquelles correspondent justement, parmi les cinq vertus cardinales, à la justice ; mais les mains mal employées font lin-justice. Ainsi voit-on de nos jours de grandes puissances militaires parfois mener des missions de paix préférentiellement à la guerre et ses cortèges de souffrances injustes : l’esprit martial au service de la paix.

 

Mars symbolise encore la vigueur physique et psychique, c’est-à-dire la santé et la force ; son humeur est le sang qui nourrit le corps. D’ailleurs, la médecine a établi la corrélation entre manquer de fer et manquer de force puisque, dans l’organisme humain, ce sont les molécules de fer qui transportent l’oxygène jusqu’aux cellules par le véhicule du sang.

 

En outre, si la mythologie grecque unit Mars et Vénus, cest quils sont symboliquement liés, et que si le couteau est associé à la violence de Mars, comme à la fin, étrangement heureuse, de cette nouvelle de Borgès :

 


extrait de la nouvelle « Le sud », de Jorge-Luis B’orgès, dans le recueil Fictions, col. Folio, Gallimard)

 

il s’associe également à la sexualité de Vénus, comme dans ce poème d’Aimé Césaire :

 


(extrait du poème « La femme et le couteau » d’Aimé Césaire,  extrait de Anthologie de la poésie nègre et malgache de Léopold Sédar-Senghor – PUF 1948)

 

Il est donc logique que le couteau soit la représentation inconsciente de la virilité, mais il n’est pas logique que le sens commun raille les amateurs de couteaux sans songer à railler les académiciens qui la brandissent fort pacifiquement :

 


© : ici

 

 les étudiants des hautes écoles militaires, les gardes républicains, qui portent tous le couteau (épée ou sabre) sans la moindre utilité sinon symbolique de leur puissance intellectuelle, artistique ou guerrière. C’est trop vite oublier que le couteau, sous ses multiples formes, entretient indirectement la vie en récoltant les végétaux qui nourrissent les humains, en préparant le bois dont on fait des maisons et du feu pour se chauffer.

 

Le couteau étant « une lame munie d’un manche », il est par conséquent tout autant la lame quotidienne du quidam que la faux du laboureur, la hache du bûcheron, le bistouri du chirurgien, le sabre du kenseï 

 
(© : ici


et la serpe du druide. 
 
© : ici

  

Alors oui, le couteau symbolise le principe masculin. Mais il faut comprendre que nous parlons bien ici de symbole et de principe, pas de détermination sexuelle ; car la maîtrise pratique du couteau par les femmes est pour moi patente quand je vois ma femme cuisiner avec vitesse et précision, sans compter que  ‘lhistoire ancienne et actuelle – dont les prix Nobel de la Paix – montre que les femmes ne sont jamais en reste pour dénoncer et lutter contre l’injustice.

Instrument universel par excellence, sa diversité illustre magistralement le génie des hommes à être éminemment différents les uns des autres, tout en étant éminemment semblables, ayant bien moins souvent détruit la vie sous ses formes dévoyées qu’il ne la préservée, sauvegardée et même développée en sa qualité première d’outil.

 

Nicolas

Couteau David Lespect Framelock

Fév. 10 21

Je l’avais proposé dans couteau mystère mais je souhaitais en faire une revue exhaustive. J’ai profité d’un séjour professionnel en Inde pour faire un reportage sur ce couteau qui allie modernité et tradition, comme je le pensais pour l’Inde – titane et acier-qui-rouille.
En effet, le framelock de David Lespect est un couteau équilibré dans tous les sens du terme, en poids, en maturité d’ajustage et en ergonomie.
Mais tel n’est pas le cas de New Delhi ! Là, c’est Traditions et modernité.
J’ai pu le constater aux cours des quelques heures de liberté que j’ai pu avoir. Alors, oui on trouve des temples…



Et des immeubles au centre ville, gais et accueillants :

Aussi joyeux et propres que les hopitaux :

Comme les entrées de résidences :

En tout état de cause, il y a un net problème de répartition des richesses car les endroits les plus riches…

…côtoient la misère la plus noire :

Sans compter une pollution qui vous prend à la gorge dès la descente d’avion et qui rend l’air à couper aucouteau  C’est un constat, pas un jugement de valeur.
Enfin, cerise sur le gateau, les habitants entretiennent des relations un brin aléatoires avec les étrangers qui, quand ils ne sont pas des pompes à fric, ne sont pas forcément les bienvenus, loin de là… J’ai donc évité de sortir moncouteaudans la rue pour en faire des photos. J’ai attendu l’heure du thé à l’hôtel pour faire les clichés d’unframelockqui a été régulièrement monEDCces derniers temps.

Ce framelock est un vrai plaisir avec une lame au tranchant utile de 7,6 cm. Le profil Hocho-pied de mouton-Wharncliff modifié est un des profils les plus efficaces que je connaisse. L’acier est du 100Cr6, 1% de carbone, acier de roulement à bille qui rouille mais qui tranche à mort. A souligner, la facilité d’aiguisage sur un tranchant convexe abordable car l’émouture est intégrale…


Le manche, bien que fin, tient dans la main comme un gant…   Le coup de génie de David Lespect est l’inversion du grip : c’est le petit doigt qui tient lecouteaudans l’alvéole à l’arrière du manche. Et cela fonctionne à merveille !

C’est le top ! Comme le frame qui engage bien et verrouille solidement la lame :

Le clip permet un port profond en poche et lecouteaus’oublie du fait d’un faible poids :

Le pouce repose sur un guillochage fin et non agressif sur le dos de la lame :

Lors du petit déjeuner suivant, je me suis aperçu que je n’avais pas immortalisé le système d’ouverture « à la Burger ». En position fermée, une partie du talon de la lame fait office de « pédale ». Avantage, pas de thumbstud, ni de trou. Inconvénient, si comme moi vous aimez les pivots un peu résistants, alors l’ouverture se fait en deux temps : un je dégage la lame avec le pouce, deux je finis le lock avec l’index.

En outre, ce couteau se démonte et se remonte avec une facilité déconcertante : peu de pièces et elles sont super bien ajustées. Que du bonheur !
Seul bémol, et encore, la lame rouille, y compris sous les platines autour du pivot. Les sorties « terrain » ont nécessité un démontage, grattage, lubrification et remontage. Certes, c’est facile mais c’est chronophage. Donc vive le RWL34 ! Comme Maxos, optez pour l’acier inoxydable haut de gamme !
Si vous aimez la patine des aciers oxydables, réservez ce couteau à un usage urbain, gentleman’s folder, il est parfait pour cela, à l’heure du thé, au petit déjeuner et même à l’heure de la binouze qui va bien :


A consommer avec modération… La binouze, pas le couteau

Voilà un épisode comme je les aime. J’espère que vous apprécierez aussi.


P.S. : Tuan, les petits biscuits étaient très bons !

Couteau Benchmade Griptilian Wilkins Grip

Mise en valeur 6 siècles avant Jésus Christ, tombée en désuétude 6 siécles après JC, re-découverte par un Suisse en 1812, la cité de Pétra est la seconde merveille du monde après la grande muraille de Chine. On y accède par un sentier de 1600 mètres enchassé entre des parois rocheuses abruptes et soudain au détour d’un rocher :

Il est dit que maints trésors dorment dans les entrailles de la cité. Indiana jones en avait fait ses choux gras…
En tous cas, pour ma part, j’y ai découvert et testé un vrai trésor : le Griptilian de Benchmade équipé d’un grip de Kevin Wilkins. En effet, ce modèle – qui a connu un énorme succès : a-couteaux-tires-zevillage.viabloga.com/news/couteau-benchmade-griptilian-551 – a été l’un des plus « customisés » ou « pimpés » ou « tunés ». Ceci pour une raison très simple : la lame est sublime, en 154CM, le verrouillage axis lock est superbe mais le manche plastique d’origine est cheap. Donc pas mal de couteliers et amateurs ont re-travaillé ce manche.

Parmi ces adaptations, celle de Kevin Wilkins – Américain vivant à Berlin ; www.wilkins-knives.com – a eu beaucoup de succès. Bouche à oreille et forums en ont fait un vrai buzz. Mais pourquoi ?
J’ai donc acquis un kit en G11 vert pâle. Monté en 10 minutes sur le couteau à la place de l’ancien manche… Là, premier constat : grâce à la conduite numérique des machines de fraisage, le kit est absolument parfaitement ajusté. C’est presque magique : regardez les photos !


Intercalaire en aluminium.


Les vis du clip ont été surdimensionnées et sont très longues maintenant parfaitement ce dernier.

D’ailleurs, ayant pris un raccourci un peu hasardeux entre les rochers, le clip a fortement frotté sur les rochers mais lecouteaun’a pas bougé de la poche ! Clip baptisé sur les rochers de Pétra :

On a ce manche parfaitement bien en main. Celui d’origine est tout en rondeur, celui-ci est bien carré et avec sa surface ponctué de trous – style balle de golf – l’ergonomie est excellente et agréable. Présenté ici avec son compagnon de voyage le Spin deSpyderco

Pour ma part, j’ai choisi la version 550 du Gritilian, car j’aime sa forme de lame et j’ai une préférence pour le trou d’ouverture plutôt que pour les ergots :

Mais pourquoi avoir choisi ce couteau pour ce voyage ? Alors froidement, je vous le dis : pour l’axis lock ! Je n’avais qu’une confiance limitée dans ce système. Le désert m’a permis de lever les doutes :


Qu’y a-t-il de pire pour un mécanisme que le sable ?
Premier bain de sable en position ouverte :

Sorti du sable, on tapote deux trois fois, on souffle un coup et lecouteaus’ouvre et se ferme comme d’habitude. Etonnant… Je recommence en position fermée :

Même traitement, même résultat : lecouteaus’ouvre et se ferme comme si de rien n’était. Cela craque un peu pour les derniers grains mais pas longtemps !

En définitive, j’aime vraiment beaucoup ce couteau qui reste cependant un grand et volumineux engin, plus adapté à la vie en extérieur qu’aux salons de l’ambassadeur ou qu’au foyer de l’Opéra. C’est pour cela que je l’ai « dédié » au temple d’Artémis à Jérash. Artémis – Diane chez les Romains – est la divinité de la chasse de la nature et des animaux et cela va plutôt bien à ce couteau :


Bon… C’est pas tous les jours que je vais vous faire des revues comme celle là !

Un couteau sur la Place Rouge

Lorsque j’avais vingt ans (y’a trois quatre ans…  ), la Place Rouge me semblait un endroit inaccessible. C’était un vieux rêve d’y aller traîner mes guêtres… et mes couteaux

Respectant les législations, j’y ai emmené mon EDC : le Pat Crawford Key Chain Cutter


Que tiens-je entre mes doigts malingres ? Un KCC !

Désolé pour la qualité des photos : on ne pouvait pas faire mieux
Ceci dit, face à une noix de coco, le KCC trouve ses limites :